L'arnaque du "spam nigérian" peut rapporter plus de 200 000 euros, mais aussi se terminer en prison. Une bande d'escrocs utilisant ces mails a été condamnée en France en septembre. Une première.
Les bonnes affaires sont bien rares. Alors, quand vous recevez un mail désespéré d'une jeune Africaine qui n'a pas assez d'argent pour rejoindre sa cousine à Paris, ou celui d'un héritier qui ne sait pas quoi faire de son magot, ne succombez pas à la tentation : il s'agit d'une arnaque totale. C'est une évidence, mais il existe encore des naïfs pour tomber dans le piège. Six internautes (trois Français, deux Néerlandais et un Belge) l'ont appris à leurs dépens.
En 2006, ils reçoivent un mail envoyé par une certaine Safia, qui leur demande de l'aider à faire sortir du Niger une mallette contenant... 17 millions de dollars ! En échange de leurs bons et loyaux services, ces bons Samaritain recevraient une rétribution. Mais avant d'en voir la couleur, ils devraient débourser plusieurs milliers d'euros (jusqu'à 48 000 pour l'un d'entre eux) sous des prétextes aussi farfelus que soudoyer les douaniers africains, acquérir des documents ou encore nettoyer des billets qui étaient noircis ! L'escroquerie semble grossière. Et pourtant, elle va marcher. Les deux Néerlandais lâcheront quelque 150 000 euros. Au total, l'affaire aura rapporté 200 000 euros !
Les escrocs exigent toujours des virements sur un compte de la Western Union (la banque la plus utilisée pour les transactions internationales en liquide), pensant ainsi déjouer la surveillance des cyberpoliciers. Mais cette fois, les gendarmes décrochent le gros lot et mettent la main sur une bande de six personnes, deux Nigérians et quatre Français. Leur erreur ? Avoir donné rendez-vous dans un hôtel au papy français qui avait mordu à l'hameçon. Un an plus tard, toute la bande a été jugée et condamnée à des peines de prison ferme allant de dix-huit mois à cinq ans. C'est la première fois en France qu'une affaire de "spam nigérian" (aussi appelée "scam 419" de l'article du code pénal nigérian la réprimant) se retrouve devant les tribunaux. Un autre cas devrait être jugé dans les prochains mois.
A Dijon, en juin dernier, deux personnes ont été arrêtées lors d'un rendez-vous avec l'une des victimes. Selon une source policière, les deux escrocs avaient réussi à envoyer 30 000 euros à leurs complices au Nigeria. Selon le commissaire principal Yves Crespin, chef de la brigade d'enquêtes sur les fraudes aux technologies de l'information (Befti), "le spam nigérian marche toujours car il vise ce que les gens ont déplus sensible : le sexe, le désir d'argent immédiat et l'affection. Les victimes ne déposent plainte que lorsqu'ils ont envoyé 15 000 euros". La France n'est pas la seule à traquer ces escrocs. Le Secret Service, l'organisme américain de lutte contre la fraude financière, estime que le spam nigérian rapporterait à ses auteurs plusieurs centaines de millions de dollars par an. A l'actif de ces limiers, on compte plusieurs démantèlements de réseaux.
En 2006, à Amsterdam, les autorités néerlandaises ont arrêté douze personnes. Leur affaire leur aurait rapporté 2 millions d'euros. En 2005, l'Espagne a mis fin aux agissements d'un réseau encore plus important : plus de trois cents personnes, soupçonnées d'avoir détourné près de 300 millions d'euros, ont été arrêtées à Malaga. Cette escroquerie aurait abusé plus de vingt mille victimes dans quarante-cinq pays. Enfin, début octobre, une enquête de la Serious Organised Crime Agency, l'agence britannique de répression de la grande criminalité organisée, a permis l'arrestation simultanée de quatre-vingts personnes dans cinq pays.
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Les bonnes affaires sont bien rares. Alors, quand vous recevez un mail désespéré d'une jeune Africaine qui n'a pas assez d'argent pour rejoindre sa cousine à Paris, ou celui d'un héritier qui ne sait pas quoi faire de son magot, ne succombez pas à la tentation : il s'agit d'une arnaque totale. C'est une évidence, mais il existe encore des naïfs pour tomber dans le piège. Six internautes (trois Français, deux Néerlandais et un Belge) l'ont appris à leurs dépens.
En 2006, ils reçoivent un mail envoyé par une certaine Safia, qui leur demande de l'aider à faire sortir du Niger une mallette contenant... 17 millions de dollars ! En échange de leurs bons et loyaux services, ces bons Samaritain recevraient une rétribution. Mais avant d'en voir la couleur, ils devraient débourser plusieurs milliers d'euros (jusqu'à 48 000 pour l'un d'entre eux) sous des prétextes aussi farfelus que soudoyer les douaniers africains, acquérir des documents ou encore nettoyer des billets qui étaient noircis ! L'escroquerie semble grossière. Et pourtant, elle va marcher. Les deux Néerlandais lâcheront quelque 150 000 euros. Au total, l'affaire aura rapporté 200 000 euros !
Les escrocs exigent toujours des virements sur un compte de la Western Union (la banque la plus utilisée pour les transactions internationales en liquide), pensant ainsi déjouer la surveillance des cyberpoliciers. Mais cette fois, les gendarmes décrochent le gros lot et mettent la main sur une bande de six personnes, deux Nigérians et quatre Français. Leur erreur ? Avoir donné rendez-vous dans un hôtel au papy français qui avait mordu à l'hameçon. Un an plus tard, toute la bande a été jugée et condamnée à des peines de prison ferme allant de dix-huit mois à cinq ans. C'est la première fois en France qu'une affaire de "spam nigérian" (aussi appelée "scam 419" de l'article du code pénal nigérian la réprimant) se retrouve devant les tribunaux. Un autre cas devrait être jugé dans les prochains mois.
A Dijon, en juin dernier, deux personnes ont été arrêtées lors d'un rendez-vous avec l'une des victimes. Selon une source policière, les deux escrocs avaient réussi à envoyer 30 000 euros à leurs complices au Nigeria. Selon le commissaire principal Yves Crespin, chef de la brigade d'enquêtes sur les fraudes aux technologies de l'information (Befti), "le spam nigérian marche toujours car il vise ce que les gens ont déplus sensible : le sexe, le désir d'argent immédiat et l'affection. Les victimes ne déposent plainte que lorsqu'ils ont envoyé 15 000 euros". La France n'est pas la seule à traquer ces escrocs. Le Secret Service, l'organisme américain de lutte contre la fraude financière, estime que le spam nigérian rapporterait à ses auteurs plusieurs centaines de millions de dollars par an. A l'actif de ces limiers, on compte plusieurs démantèlements de réseaux.
En 2006, à Amsterdam, les autorités néerlandaises ont arrêté douze personnes. Leur affaire leur aurait rapporté 2 millions d'euros. En 2005, l'Espagne a mis fin aux agissements d'un réseau encore plus important : plus de trois cents personnes, soupçonnées d'avoir détourné près de 300 millions d'euros, ont été arrêtées à Malaga. Cette escroquerie aurait abusé plus de vingt mille victimes dans quarante-cinq pays. Enfin, début octobre, une enquête de la Serious Organised Crime Agency, l'agence britannique de répression de la grande criminalité organisée, a permis l'arrestation simultanée de quatre-vingts personnes dans cinq pays.
Une nommée Safia demandait de l'aide pour faire sortir du Niger une mallette contenant... 17 millions de dollars !
Le « scam » (« ruse » en anglais), est une pratique frauduleuse d'origine africaine, consistant à extorquer des fonds à des internautes en leur faisant miroiter une somme d'argent dont ils pourraient toucher un pourcentage. L'arnaque du scam est issue du Nigéria, ce qui lui vaut également l'appellation « 419 » en référence à l'article du code pénal nigérian réprimant ce type de pratique.
L'arnaque du scam est classique : vous recevez un courrier électronique de la part du seul descendant d'un riche africain décédé il y a peu. Ce dernier a déposé plusieurs millions de dollars dans une compagnie de sécurité financière et votre interlocuteur a besoin d'un associé à l'étranger pour l'aider à transférer les fonds. Il est d'ailleurs prêt à vous reverser un pourcentage non négligeable si vous acceptez de lui fournir un compte pour faire transiter les fonds.
En répondant à un message de type scam, l'internaute s'enferme dans un cercle vicieux pouvant lui coûter de quelques centaines d'euros s'il mord à l'hameçon et même la vie dans certains cas.
En effet, deux cas de figures se présentent :
- Soit les échanges avec l'escroc se font virtuellement auquel cas celui-ci va envoyer quelques « documents officiels » pour rassurer sa victime et petit à petit lui demander d'avancer des frais pour des honoraires d'avocats, puis des frais de douanes, des frais de banque, etc.
- Soit la victime accepte, sous pression du cyberbandit, de se rendre dans le pays avec la somme en liquide auquel cas elle devra payer des frais pour pouvoir rester dans le pays, payer des frais de banque, soudoyer des hommes d'affaires, et ainsi de suite
- Dans le meilleur des cas la victime rentre chez elle en avion délestée d'une somme d'argent non négligeable, dans le pire scénario plus personne ne la revoit...